Israël et le Maroc franchissent un nouveau cap dans leur coopération militaire avec la construction d’une usine de drones militaires sur le sol marocain. Ce projet, bien qu’ambitieux, soulève des interrogations sur les priorités du royaume face à une situation économique et sociale tendue.
Une coopération militaire renforcée depuis 2020
Le rapprochement entre Israël et le Maroc a marqué un tournant historique en décembre 2020, avec la normalisation de leurs relations sous l’égide de Donald Trump, alors président des États-Unis. En contrepartie, Washington reconnaissait la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, une décision qui a suscité de vives réactions sur la scène internationale.
En novembre 2021, une avancée significative a été réalisée avec la signature d’un accord de coopération sécuritaire et militaire lors de la visite historique de Benny Gantz, ancien ministre israélien de la Défense. Cet accord prévoyait, entre autres, la fabrication d’armements au Maroc, ouvrant la voie à des partenariats stratégiques dans le domaine des technologies militaires.
Une usine de drones au cœur de la stratégie
Le projet de construction d’une usine de drones militaires a été initié par BlueBird Aero Systems, un leader israélien des industries militaires. En avril 2024, le PDG de la société avait annoncé ce projet comme une étape majeure de la coopération israélo-marocaine.
Aujourd’hui, les travaux de construction sont en cours, comme l’a confirmé le média marocain Yabiladi.com. Cette unité de production, supervisée par des experts israéliens, ambitionne de fabriquer des drones destinés au marché local et à l’exportation, notamment vers l’Afrique.
Cependant, le projet a été légèrement retardé en raison de la guerre meurtrière menée par Israël à Gaza depuis octobre 2023. Malgré ce contexte et les mandats d’arrêt internationaux émis par la Cour pénale internationale contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant pour crimes contre l’humanité à Gaza, le Maroc persiste dans sa coopération militaire avec Israël.
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Une ambition marocaine dans l’industrie militaire
Le Maroc, à travers ce projet, affiche son ambition de devenir un acteur clé dans la production d’armements. En novembre 2023, le ministre délégué à la défense, Abdellatif Loudiyi, avait présenté devant le Parlement un plan visant à développer une industrie militaire nationale, notamment dans le domaine des drones.
Outre cette usine, le royaume a également signé en septembre 2023 un partenariat stratégique avec l’indien Tata Advanced Systems Limited (TASL) pour la fabrication d’un véhicule de combat terrestre. En juillet 2024, le gouvernement marocain a investi près de 1 milliard de dollars pour acquérir un satellite espion israélien.
Un coût élevé dans un contexte économique fragile
Ces ambitions militaires, bien que remarquables, font l’objet de critiques en raison de leur impact sur une économie marocaine en difficulté. En 2024, le taux de chômage s’élevait à 21 %, d’après les chiffres du Haut-Commissariat au Plan. Cette réalité met en lumière un contraste frappant avec les investissements croissants du royaume dans le secteur militaire, jugés par certains comme un déséquilibre des priorités nationales.
Un enjeu géopolitique complexe
Alors que le Maroc ambitionne de s’imposer comme un acteur clé de l’industrie militaire, son partenariat stratégique avec Israël reflète les transformations profondes du paysage géopolitique régional. Cependant, dans un contexte marqué par des défis économiques et sociaux persistants, la viabilité et l’adhésion populaire à de tels projets risquent de devenir des sujets de débat et d’interrogation.