Le 24 janvier 2025, la Guinée a marqué une étape clé dans son ambition spatiale en envisageant le lancement de son premier satellite national. Rose Pola Pricemou, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique, a reçu une délégation d’AirSAT Technology, une entreprise chinoise spécialisée dans les solutions satellitaires commerciales, pour explorer une collaboration sur ce projet d’envergure.
Au-delà d’un simple lancement, ce projet vise à renforcer l’autonomie numérique du pays en améliorant la transmission de données à grande échelle et en favorisant un transfert de compétences dans le domaine aérospatial. Il prévoit également la formation d’ingénieurs guinéens, afin d’assurer la gestion et la maintenance des infrastructures satellitaires, un pas de plus vers l’indépendance technologique.
Un secteur spatial en pleine expansion en Afrique
L’initiative guinéenne s’inscrit dans une dynamique continentale où plusieurs pays africains investissent dans les technologies spatiales pour soutenir leur développement. Selon le rapport Space in Africa 2023, l’industrie spatiale africaine était évaluée à 19,49 milliards de dollars en 2021, avec une prévision de croissance de 16 % d’ici 2026, atteignant 22,64 milliards de dollars. À ce jour, près de quinze pays africains ont déjà investi plus de 4,71 milliards de dollars dans 58 projets satellitaires.
Des nations comme le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya utilisent leurs satellites pour améliorer la connectivité Internet, surveiller le changement climatique ou encore optimiser la gestion des ressources naturelles. En suivant cette voie, la Guinée pourrait renforcer son positionnement en tant qu’acteur technologique émergent.
Un défi de taille pour la Guinée
Si le partenariat avec AirSAT Technology pourrait apporter une expertise clé, la réussite de ce projet repose sur plusieurs défis majeurs. Il faudra non seulement assurer des investissements conséquents, mais aussi s’assurer que les infrastructures au sol sont adaptées aux opérations satellitaires. Un cadre réglementaire solide sera également indispensable pour encadrer l’exploitation de cette technologie stratégique.
Si elle parvient à relever ces défis, la Guinée pourrait non seulement moderniser ses infrastructures de télécommunications, mais aussi réduire sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers. Un tel projet pourrait faire de la Guinée un exemple pour d’autres nations africaines cherchant à affirmer leur souveraineté numérique et technologique.